Le Diamant

Quand on me parle de ma soumission, beaucoup d’images me viennent.

Il y a celle que mon Maitre a employée il y a quelques mois déjà : celle du diamant. Cette image m’avait émue et me parle encore.

Elle est tellement parlante que d’autres l’ont employée.

Le diamant est puissant, précieux. C’est une pierre brute que le joailler façonne pour la faire briller petit à petit, pour lui donner de l’éclat. Travail de longue haleine et de précision, sinon le diamant ne brille pas, la lumière n’est pas correctement réfléchie et il perd de sa valeur.

Petit à petit la fille devient femme, voire féministe. Femme forte qui s’assume, qui assume ses désirs.

C’est cette possibilité de m’assumer qu’il m’a offerte. Assumer mon corps, assumer mes jambes, mes mains, etc…

Assumer aussi mes envies, mes désirs, ce qui me semble le plus compliqué dans notre société formatée et normée, à la fois si libre et si conservatrice par certains égards. Oui, j’ai peur du jugement des autres et de mon propre jugement.

Assumer aussi mes opinions, les écrire, les dire, les défendre, alors que j’avais tendance à les garder pour moi par peur, par peur de ?

Le diamant brille mais au contraire du verre ou du crystal ne se brise pas.

Mais un mauvais coup et il n’a plus la forme ou l’éclat qu’on voudrait lui donner.

De même, un diamant sans lumière n’a aucune valeur, il s’éteint.

C’est là le « travail » du Maitre : façonner le diamant, le faire briller et surtout ne pas le laisser s’éteindre.

Certaines soumises sont en verre ou en crystal, toutes sont fragiles. C’est le rôle du Maitre que de les protéger : contre-elles mêmes notamment.

Il doit veiller à ce qu’elles ne se brulent pas les ailes. Car même le diamant peut subir les affres du feu et se consumer.

Ne pas le laisser s’éteindre, ne pas le laisser se consumer, un délicat équilibre à trouver, comme sur un fil. Etant précisé que l’on peut se consumer à petit feu, ce qui est le plus pernicieux.

Ainsi oui un Maitre peut détruire ce qu’il a construit, en un coup de travers, ou en plusieurs petits coups qui vont venir fragiliser son œuvre, comme le peintre qui applique la mauvaise couleur, donne un mauvais coup de pinceau.

Arrêter maintenant ne me semble pas possible, je sais que j’ai encore du chemin à parcourir pour m’ouvrir encore plus, m’ouvrir aux autres et m’ouvrir à moi-même. M’assumer, assumer mes envies sans me renier, sans me perdre et sans me brûler les ailes.

Il reste du travail pour faire éclater le diamant, sans le briser.

 

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